Mes produits : abricots et jus d’abricots
Né d’un père ardéchois et d’une mère normande, j’ai grandi dans la Drôme des collines, là où en 1979, mes parents se sont installés dans un corps de ferme pour élever une quarantaine de chèvres et ont loué quelques vergers d’abricotiers.
C’est à cette même époque que mon grand-père de Normandie a commencé à remonter les premières cagettes d abricots dans le coffre de sa Simca. Depuis ce jour, l’engouement pour les abricots sucrés de la Drôme n’a cessé de prendre de l’ampleur. Et un vaste réseau familial et amical s’est mis en place afin de les promouvoir. Donc, quand je me suis installé en 2014, j’avais un outil de travail déjà formidable.
En 2014, donc, je conclus ma carrière d’intermittent du spectacle et je reprends la suite sur la ferme. J’ai l’idée de tout convertir en bio, tout en étant conscient de l’immense difficulté de l’entreprise. Refusant d’utiliser les désherbants conventionnels (glyphosate) nous investissons dans une désherbeuse mécanique et un broyeur. D’octobre à janvier, taille hivernale, puis, épandage de fumures au pied des arbres, que nous complétons avec un engrais minéral.
Quand arrive l’heure de la récolte fin juin, début juillet, nous effectuons trois à quatre passages de cueillette pour chaque arbre. Premier objectif : obtenir une maturité optimale du fruit. Par vos retours, nous avons compris que c’était l’une de vos priorités. Pas d’opération de calibrage, ce qui nous permet de cueillir le fruit à maturité. Les abricots sont stockés au maximum 24 h en chambre froide. Il s’écoule donc deux à trois jours entre le moment de la récolte et le moment où vous récupérez votre cagette d’abricots.
L’activité chèvres très prenante prend fin en 2019. C’est aussi le moment où les vergers passent en conversion bio, et où nous commençons un peu de diversification.
A ce jour l’exploitation se compose essentiellement de dix hectares d’abricots, d’un peu plus de 400 pieds de raisin de table plantés il y a deux ans et de quelques 250 pêchers, 550 pommiers et 160 figuiers de différentes variétés, rajoutés cet hiver.
D’autre part, je travaille avec Mathias, mon futur associé, déjà en contrat sur l’exploitation. Ancien professeur de menuiserie, il s’occupe aussi des vergers, et réfléchit aux projets d’accueil touristique à la ferme (gîtes, camping à la ferme et cabanes dans les arbres).
Lorsque j’ai repris l’exploitation, mon autre souhait était d’ entraîner ceux de mes voisins qui le voudraient dans cette aventure qu’est le passage à une agriculture respectueuse. Nous avons donc établi une charte : pas de désherbant, pas d’autres traitements que bio et pas de traitements de conservation.
Sept producteurs des environs m’ont donc rejoint .
Enfin, notre démarche s’étend à d’autres corps de métiers, puisque nous avons, avec un voisin restaurateur, le projet d’intégrer des oies sous les abricotiers, sur deux hectares. Elles se chargeront du désherbage (ce qui signifie des économies de tracteur, de carburant et de main d’oeuvre pour nous) et de la fertilisation par leur fiente. Et… l’énergie de l’arbre est préservée. A titre personnel, je souhaite intégrer des moutons (Shropshire) pour les mêmes raisons.
Pour finir, j’aimerais insister sur la vente directe que nous effectuons, maintenant, dans une vingtaine de pôles différents essentiellement situés dans l’ouest de la France. Grâce à ce réseau de vente directe, à la valorisation de notre production et, donc, de notre travail, j’ai pu me consacrer pleinement à la conversion en bio (qui sera totale chez moi en septembre prochain) et emmener avec moi ceux qui sont prêts à faire le pas. Merci, donc à vous qui me suivez dans ma démarche de promouvoir des produits de qualité (bio), à des tarifs accessibles à tous et rémunérateurs pour le producteur.
Luc PERRET
Luc PERRET – Les Vergers du Merle
1245 Route des Bois – 26600 CHANTEMERLE-LES-BLES