Et qu’en est-il de la prévention sur les pommes ? Autre interrogation de consom’acteurs. Alain BOZIER, producteur BIO, nous en dit plus.
L’arboriculture fruitière bio comme le reste des productions connaît aujourd’hui des avancées techniques. Beaucoup de préventions manuelles restent préconisées, comme des comptages d’anthonomes (petits charançons détruisant les fleurs) au printemps, par frappage des branches et collecte, et plus tard destruction des premiers foyers de pucerons et de chenilles.
La première précaution reste le choix de variétés résistantes à la tavelure pour la plantation, ou le surgreffage de variétés trop fragiles (comme Golden ou Galla).Ce peut être des variétés sélectionnées par l’Inra ou simplement le choix de variétés anciennes type Atroche en Poitou.
La tavelure et l’oïdium se contrôlent assez bien avec l’emploi de bouillie bordelaise et de soufre, autorisés en agriculture biologique.
Le problème du puceron limité par la prévention, le savon noir est désormais remplacé par un nouveau produit très répulsif à base de sève de Neem (arbre africain) désormais homologué en France, à utiliser avant et après la floraison.
Cependant, la lutte la plus compliquée reste celle contre le carpocapse (ver du fruit). Depuis des années, la confusion sexuelle (accroche de phéromones femelles sur les arbres pour réguler les papillons mâles) est utilisée, mais actuellement elle atteint ses limites.
Désormais, si le virus de la granulose est préconisé pour détruire les larves, cette lutte reste difficile car plusieurs vols de carpocapses ont lieu successivement l’été avec toujours de nouvelles pontes ,surtout lors d’un été prolongé comme cette année.
Au niveau du sol, l’enherbement total avec fauchage, ou le travail de sol fréquent, permet de résoudre les problèmes de nettoyage. Pour l’amendement le choix se porte sur des apports organiques(fumier de poulet décomposé, guano etc) pour dynamiser la vie du sol.
L’arboriculteur biologique ne peut malgré tout espérer des rendements que de 30 à 50 % par rapport à l’agriculture conventionnelle. Cette dernière maintient toujours un rythme de 20 à 30 traitements chimiques par an sur les vergers.
Cependant, la suspicion par rapport aux maladies graves dans les familles enfle dans nos propres campagnes. Et la demande de fruits non traités est forte de la part des consommateurs. On observe depuis 2 à 3 ans, des conversions de vergers dans notre région, et l’apparition de rayons BIO même dans les petites superettes, ce qui pousse les techniciens et les chercheurs à améliorer les techniques … IL EST GRAND TEMPS …
Des avancées restent à établir du côté de la sélection de plantes et odeurs répulsives à certains insectes.
Cette recherche simple met du temps à se mettre en place. Avis donc à tous les étudiants, chercheurs ou simples passionnés !
Alain Bozier